Jacques d’Arnaudy s’est envolé pour toujours ; Les traces de ses amitiés fidèles et de ses engagements demeurent.

Le 12 novembre 2021, Jacques d’Arnaudy, ex copropriétaire d’un GY 80, a quitté sa famille et ses nombreux amis d’Aquitaine, d’Occitanie et d’ailleurs « des suites d’une longue maladie » révélée  il y a moins d’un an, peu après le rassemblement de l’APAG à Moulins (septembre 2020) où nous avons eu le plaisir de le rencontrer pour la dernière fois (photos).

Depuis l’achat fin 2011, avec Pierre Goulpié son complice, du GY 80 F-BNQJ que Roger Lafargue (ancien membre de l’APAG) leur transmet comme on se passe le relais lors d’une course par équipe, Jacques et Pierre rejoignent, presque chaque année depuis 2012 (Nuits Saint Georges), les rassemblements annuels de l’APAG, d’abord comme « membres adhérent » puis comme « amateurs-amis invités ».

Au départ, Jacques et Pierre se rencontrent à l’aéroclub Breguet-Dassault de Toulouse-Lasborde au sein duquel Jacques, fonctionnaire de la Douane française et pilote privé aguerri, préside une association dont le but est d’entraîner au voyage aérien les membres de l’aéroclub, notamment hors des frontières et plus particulièrement vers le Maroc et le Sénégal pour des actions humanitaires. Dans ce cadre, Jacques et Pierre font équipe et volent fréquemment au coude à coude sur les routes de l’Aéropostale, partageant parfois la même chambre dans ce qu’on appelle un hôtel…

Pour pérenniser le lien avec les peuples situés sur le trajet de l’Aéropostale, Jacques crée une autre association, « Convoyeurs sans frontière », dont le but est l’acheminement régulier depuis Toulouse de médicaments destinés à l’hôpital de Saint Louis du Sénégal et, plus tard, à tout le nord du Sénégal. Lors des derniers voyages, plus de 600 kg de médicaments sont acheminés dans plusieurs avions jusqu’à ce que les autorités sénégalaises interdisent ce type de transport ; l’acheminement de matériels ophtalmologiques prend ensuite la relève.

C’est au cours de ces nombreux voyages que Jacques et Pierre ont l’idée d’acquérir ensemble un avion et même d’en construire un selon les règles de la construction amateur (Fox-Papa) où les compétences de chacun seront mises en commun : les dossiers réglementaires et les relations avec la DGAC pour Jacques, le pilotage du projet technique pour Pierre.

Ils acquièrent ensemble d’abord un DR 400 faiblement motorisé (108 CV) mais plus vaillant, face au vent, que le Cessna de l’aéroclub de Revel au-dessus du trait de côte marocain !

Recherchant ensuite un avion plus performant, ils découvrent le GY 80-180 F-BNQJ et l’association APAG à laquelle ils restent fidèles malgré la perte accidentelle de QJ le 21 avril 2013 ; ils le remplacent en 2015 par un Wassmer WA 40 Baladou vu au rassemblement de Biscarosse en 2016.

Le Wassmer est revendu rapidement après la sortie miraculeuse de Pierre d’une mauvaise grippe au cours de laquelle il reste 54 jours dans le coma et de longs mois en rééducation ; Jacques retrouve alors son ami Pierre qu’il a cru perdre pour toujours mais Pierre, quant à lui, ne retrouve pas tous les privilèges de son certificat médical de classe 2…

Pierre ayant recouvré la santé, Jacques relance et accélère la réalisation, pour le compte de l’aéroclub de Revel, du projet de construction d’un avion « Océanair » de 160 CV (fuselage de DR 400 & aile spécifique) avec lequel ils viennent aux rassemblements annuels de l’APAG à partir de 2017 (Saumur) ; tels les Montaigne et La Boétie, son immatriculation F-PGJA signe l’amitié solide qui lie à jamais Pierre Goulpié et Jacques d’Arnaudy…

Lors des obsèques de Jacques le 18 novembre 2021, après avoir cité Georges Brassens ;

  « Quand on aime les gens et qu’ils meurent, ils ne font que s’absenter un petit peu »,

Pierre conclu :

« Jacques, ton nom restera gravé pour toujours dans l’histoire de l’humanité car, aujourd’hui dans le ciel, d’autres pilotes continuent désormais d’appeler « Juliette Alpha » sur la fréquence des ondes humaines afin que ton esprit entende que l’on pense toujours à toi ! ».